Tout est parti d’une invitation à découvrir un nouveau type de course. Thierry et Michel avaient déjà laissé leurs empruntes dans la neige de quelques parcours. Quant à notre AG de novembre dans les courses possibles nous avions noté le Winter Trail Raidlight, nous n’imaginions peut-être pas la fabuleuse sortie qui s’offraient à nous. Très vite nous nous sommes retrouvés à 10 partants. Alors petit à petit l’organisation s’est mise en place et samedi à 6h45 nous voilà tous parti pour Marlhes à 25 minutes au sud de Saint-Etienne dans le fief de Raidlight. Notre groupe est composé d’une majorité d’amicalistes, mais également de futurs coureurs des 1000 marches.
Très vite la température extérieure diminue au fur et à mesure que nous approchons de Saint-Etienne -5° C pour finir à -9° C à Marlhes. Le décor est planté un froid terrible et peu de neige sur le site de départ. La salle de retrait des dossards est déserte et l’arrivée de notre groupe de 9 (Gaël nous rejoindra le lendemain) ne passe pas inaperçu. Nous retirons nos dossards et montons le « stand » pour la promotion des 1000 marches.
Ce samedi après midi nous ne verrons pas grand monde si ce n’est les organisateurs et les représentants Raidlight. Nous filons jusqu’au gite pour nous installer. La répartition des chambres est déjà faite. On se croirait en colonie. Nous avons évité la bataille de polochon bien que l’humeur fut badine. Très vite de retour sur le stand nous constatons que toujours aussi peu de monde foule le sol du gymnase qui nous accueille. Nous attendrons donc demain pour la promotion. Allez on goute une petite bière locale et on rejoint la pasta au gite. 
Soyons raisonnable demain on ne gagnera pas alors Stéphane et Thierry sortent LES apéros « artisanaux » du Poitou. Ils en offrent aux rares coureurs présents et surtout aux bénévoles qui ont préparé le repas et à ceux qui rentrent après leur action sur le circuit ou sur le site de départ. L’ambiance est chaleureuse et les discutions vont bon train. Enfin avec le froid qu’il fait et qu’il fera demain il faut vraiment prendre de l’antigel.
Le repas est copieux et de très bonne qualité. Repus nous pouvons regagner nos chambres à l’étage pour une nuit chaude. Les radiateurs étaient à fond au moins 23°C dedans et – 15° dehors.
Réveil messieurs les gladiateurs de Sibérie, en tenue de combat !
Petit dèj et direction la salle pour tenir notre stand. Vite vite il faut enregistrer des inscriptions….On retrouve Gaël et sa sœur venus de Lyon. Mais toujours aussi peu de contact pour les 1000 marches. Les bénévoles nous reconnaissent et nous lance quelques mots d’encouragement avant le départ.
Bien évidemment nous immortalisons cette première sortie d’Ultr’Amical par une photo de groupe…dans la salle dehors il fait trop froid.
Le départ est prévu à 9h30. Il est 9h28 tous les concurrents sortent du gymnase pour regagner la ligne. Nos champions, GG et Didier se placent devant, les autres comme les pingouins sur la banquise se serrent derrière.
Pan ! il fait -10° C et c’est parti. La masse des 600 concurrents sur les 3 distances est compact jusqu’au 1er km où l’on entend : VERGLAS ! ! ! VERGLAS ! ! ! VERGLAS ! ! ! VERGLAS ! ! ! VERGLAS ! ! ! et plein de coureurs sautent dans les champs de part et d’autre du chemin recouvert d’une épaisse plaque de glace sur plusieurs dizaines de mètres. Certains verront des chutes plus spectaculaires que graves. C’est alors que je vis dans le champ sur ma gauche déboulé le grand Thierry. A partir de ce moment là je ferai le récit de course.
Je saute à mon tour dans le champ à ma gauche et force pour revenir à la hauteur de Thierry et de Gaël qui le suit comme son ombre. En forçant un peu dans les premiers « raidillons » je reste devant eux et dès les premières descentes j’ai des fourmis et je double aisément les concurrents. Voilà 20 minutes que nous sommes partis et je me décide à boire…je tire sur le camel mais rien tout est gelé. Je questionne mes voisins ! C’est pour tout le monde pareil. Il va falloir gérer…et porter un glaçon d’un kilo cinq sur le dos pendant 30 km. Je reviens sur Michel qui avait du mieux se placer au départ. Vers le 5ème km j’ai pris une dizaine de mètres et je sais que l’on va attaquer la première difficulté. Je sors mon téléphone pour prendre en photo mes poursuivants, d’abord Michel puis Gaël et Thierry. Gaël après un peu d’échauffement avec les vieux, vient de desserrer le frein.
Maintenant Michel a pris un peu d’avance nous ne le reverrons plus. C’est un kilomètre plus loin que nous dépasse Gilles. Thierry est avec moi mais dans les montées il est plus à l’aise. Sa marche est plus efficace et il me prend régulièrement des mètres. Mais peu importe, je profite du paysage merveilleux, le givre et la neige donnent à la nature une beauté extra ordinaire. Je me serai cru dans le monde de Narnia. Oui la bosse est difficile mais si facile quand tu rêves ! Je peu dire que j’en ai pris plein les yeux. Nous n’avons pas eu la chance de voir le Mont Blanc ou le Sancy, et alors ? la communion avec cette nature givrée était forte et pleine de pureté. Thierry m’attend en haut : « sourit pour la photo ». Comme d’ habitude en course j’ai une salle tête. C’est la bascule, et les 2 funambules s’éclatent dans la descente avec une pointe à plus de 14km/h sur des chemins couverts de neige. Le fun !!!
Km 8 – Stop ! Premier ravitaillement et séparation avec nos amis du 13 km. Alors je sors mon éco-tasse… à oui un vrai trail il n’y a pas de gobelet. Avec Thierry on papote, on tergiverse, et c‘est reparti pour une nouvelle montée… « Tiens tiens on dirait Pascal devant…non ce n’est pas son allure » que je rétorque à Thierry. De nouveau on bascule, et zoummm une belle attaque dans la descente, je double je double et je lâche un peu Thierry qui me reprend sur le plat un peu plus loin. Il me fait c’était Pascal ! Je ne l’avais pas reconnu quand nous étions derrière. Les appuis sur la neige changent complètement nos allures. Il nous avait dépassés au ravitaillement. Nous l’attendons pour une photo souvenir, puis nous courrons ensemble quelques temps avant une nouvelle descente qui nous fait prendre un peu d’avance que nous perdrons à la première montée juste avant sa bifurcation puisqu’il fait le 23km. Nous lui souhaitons bon retour au km 13 et nous filons. Des commissaires enthousiastes et frigorifiés nous annoncent au km 14 une descente de 3 km.
A partir de maintenant plus personnes ne nous dépassera définitivement et nous allons remonter le classement. C’est parti à fond. A plus de 13 km/h sur les rochers et même un petit 14,6 près du 2nd ravito. Le pied ! « Hé Thierry t’es où » Ah le voilà ! Bon une petite soupe chaude…non tiède moins. Les bénévoles présents dans ce petit vallon nous annoncent qu’ils avaient -14°C quand ils sont arrivés. Ils se relaient régulièrement dans la voiture pour se réchauffer. Ça repart sur une descente et je remets les gaz jusqu’au pied d’une montée interminable. Tous les derniers doublés me passent et je vois inexorablement mon compagnon du jour filé de plus en plus loin. Ce n’est pas grave, j’admire le paysage. Dans les petites descentes je reprends quelques concurrents et au moindre faux plat ils me repassent. Mais maintenant Thierry est assez loin je vais faire ma course seul. Puis vient un long faux plat, je l’aperçois au loin, je fais un pointage…environ 300 m, j’ai donc presque 2 minutes de retard. Ca monte toujours. Il est où le sommet ? Une concurrente devant reprend un peu à trottiner sur le faux plat. C’est alors que j’ai un sursaut et que je cours dans la montée jusqu’à la bascule et rebelote je mets les pleins gaz et là cela va très vite puisque au radar GPS j’ai un 16 km/h. Je vois à l’approche du ravitaillement Thierry de l’autre coté du champ. Je force jusqu’au ravitaillement où j’arrive quand il en repart. Je prends le mini, une soupe, un coca, de l’eau et je tente de le rejoindre. Je réalise ma meilleure pointe avec un 16,7 km et je retrouve le camarade.
C’est reparti pour une montée le long d’un torrent gelé pendant 10’ avant de faire un final de feu à 2 comme des fous à plus de 12 km/h de moyenne sur les 2 derniers km et les 2 dernières minutes entre 14 et 15,5 km/h. Et puis nous franchisons la ligne bras dessus bras dessous. Décidément je finirai toujours mes courses comme cela.
Béruges avec Nicolas et un autres Smarvois Yves
Endurance Trail avec Michel
Winter Trail avec Thierry
Je vous aime bien les copains, mais la prochaine fois si ça pouvait être une fille…c’est pour la bise, elle est plus douce.
Ok j’ai des lacunes dans les montées !! et elles sont énormes quand je vois combien je perd de temps. Mais bon le Poitou n’est pas très pentu, j’ai des excuses (mauvaises excuses). S’il a fait froid nous avons fait chauffer les runnings dans les descentes et j’ai pris mon pied.
Allez à la douche…Au gite chacun y va de son récit et du plaisir qu’il a pris. A l’unanimité nous sommes émerveillés des paysages rencontrés.
Les organisateurs nous ont ensuite offert un festin de rois avec une tartiflette géante, que nous avons arrosé d’une bière ambrée locale.
L’organisation était belle et nous avons donné rendez-vous à l’association SMAG à Bugeat en avril.